Certains improvisateurs poussent le vertige de leur art à s’imprégner totalement de l’œuvre d’un auteur, pour en décliner les codes et les références à l’infini. La Troupe Again avec son spectacle Fushigi inspiré du travail de Miyazaki en est une des illustrations les plus marquantes.

La très célèbre troupe des Eux en leur temps, s’étaient aussi aventurés dans cet exercice en s’attaquant notamment à l’œuvre monumentale d’un des auteurs qui figurent au Panthéon de la dramaturgie, le très mondain Georges Feydeau, prince des vaudeville (même si Labiche lui conteste ce titre).

L’héritage d’Impro Feydeau a devenu été très fièrement repris par le talentueux duo toulousain : Les Sinocs, qui produisent dans la Ville Rose, et partout en France, Feydeau & Co.

Laurent Berthier et Joris Laduguie jouent des artifices des classiques de Feydeau :

Une famille bien bourgeois, un mari, sa femme, un majordome et trois autres personnes, tous définis avec le public. Et c’est parti : « Ciel ! Mon mari ! »

Pour le festival Impro en Seine, les Sinocs interprètent le dernier acte au manoir des De Fumichon  où Richard, riche entrepreneur de la vigne profite de son douillet confort, sa femme Constantine trompe son ennui avec sa collection de plumes, ses amours illégitimes avec Eustache, le bon bougnat qui vient bien régulièrement les approvisionner en charbon, et ses confidences avec Batista, sa professeure de piano, sans compter Jean Hubert, le fidèle majordome et Eugénie, la crémière, vieille conquête d’Eustache.

Tout ce petit monde s’agite et s’empêtre dans ses passions respectives, allant de quiproquos en découvertes, jusqu’au dénouement qui rassemble tous les personnages dans un vertigineux exercice polymorphe où le duo joue les 6 personnages en même temps.

Feydeau & Co vibre du génie centenaire du père d’  « Un fil à la patte » et du « Dindon ».  

Et vive l’Impro … à la manière de Feydeau !